Restaurant, bars, discothèques : Comment survivre au Covid ?
Chers lecteurs !
Nous nous intéressons aujourd'hui à la situation des restaurants, bars et autres boîtes de nuit dans ce contexte particulièrement compliqué de Covid.
Dans un premier temps, je vous propose quelques chiffres pour se rendre compte de l'impact qu'ont les décisions prises en lien avec la situation sanitaire.
En France, nous comptons plus de 160 000 restaurants avec un chiffre d'affaires de plusieurs milliards d'euros. Les bars et les discothèques sont au nombre de 35 000 pour les premiers et 1.200 pour les seconds. C'est autant de patrons et d'entreprises directement touchés par les mesures prises et des milliers d'employés qui se retrouvent sans activité. On évalue à presque un million le nombre d'actifs dans cette branche.
Et même si le gouvernement a mis en place le chômage partiel pour ce secteur (70% du salaire brut), ces personnes dont le métier consiste à être en lien direct avec la clientèle se retrouvent privées de relations sociales, ce qui va à l'encontre de leur métier et n'est pas sans conséquences pour leur santé morale.
L'été dernier a donné une perspective d'espoir qui s'est vite ébranlée avec la deuxième vague de Covid et avec elle toute certitude de reprise s'est envolée.
Aujourd'hui, patrons et employés n'attendent qu'une chose, qu'on les laisse rouvrir leurs établissements. Car la majorité ont mis en place des dispositifs suivant une logique de distanciation sociale avec une gestion de l'espace, des matériels physiques et tout un ensemble de normes à respecter.
Beaucoup craignent de ne pas pouvoir faire face à cette crise sans précèdent et ont peur d'être obligés de mettre la clé sous la porte incessamment sous peu.
Nous pouvons donc considérer leur situation comme urgente.
Malheureusement les autorités restent très floues quant à la réouverture dans un premier temps des restaurants puis des bars et discothèques qui sont considérés comme « plus à risque ».
Ce qui est une certitude c'est que ces derniers n'ouvriront pas avant le 6 avril 2021.
Tout de suite nous retrouvons Pierre, chef de cuisine dans un restaurant de région toulousaine :
Anaïs : Bonjour Pierre, dans un premier temps peux-tu te présenter ?
Pierre : Bonjour, je m'appelle Pierre, j'ai 23 ans, j'ai été employé polyvalent en restauration pendant
2 ans dans un restaurant situé en région toulousaine et j'ai été promu chef de cuisine dans ce même restaurant juste avant le premier confinement. Je vis dans le centre ville de Toulouse.
A : Dans quel secteur et structure travaillais-tu avant l'arrivée du Covid ?
P : Comme je le disais je travaille en restauration depuis quelques années, j'avais commencé en tant que livreur , puis rapidement j'ai trouvé ma place en cuisine. Ce restaurant propose des sushis à emporter ou à manger sur place. Il se trouve à proximité d'une zone industrielle, ceci explique que nous ayons principalement des clients qui travaillent dans les entreprises alentour. Donc nous avons ressenti de plein fouet les conséquences des restrictions gouvernementales, notamment le fait que les salariés pratiquent le télé-travail.
A : Trouves tu que l'accompagnement financier de la part du gouvernement est suffisant ? Arrives-tu a t'en sortir ?
P : Etant donné que je suis logé chez mes parents c'est surement plus facile pour moi. Je touche depuis le départ le chômage partiel, donc j'arrive à m'en sortir financièrement car la situation fait que mes dépenses sont aussi limitées. J'imagine que d'autres employés du milieu, je pense à ceux qui ont des familles et doivent payer leur loyer, sont plus en difficultés.
A : Qu'est ce qui est le plus difficile pour toi actuellement ?
P : De manière générale je pense que ce que l'on vit est difficile pour tout le monde !
J'avais mieux vécu le premier confinement car cela m'avait permis de prendre du temps pour moi, de passer des moments avec ma famille, etc.. Mais j'avoue que la situation commence à peser maintenant.
Et par rapport à ma profession ce qu'il me manque le plus forcément c'est de ne plus avoir de contacts avec la clientèle. C'est également pas facile à vivre de se retrouver à 23 ans à ne pas savoir quoi faire de ses journées, j'ai parfois l'impression de tourner en rond.
A : Que souhaiterais-tu dire à Monsieur Macron si tu l'avais en face de toi ?
P : Concernant le premier confinement j'allais plutôt dans son sens car nous n'avions aucun recul sur la maladie et il fallait inévitablement chercher à limiter sa propagation. Aujourd'hui, je suis moins d'accord, avec l'arrivée du vaccin, toutes les mesures mises en place, la fermeture des établissements, le port du masque obligatoire, tout cela devient pesant et n'a pas forcément lieu d'être selon moi.
Donc je lui dirais de plus écouter les besoins de toutes les personnes de ce métier et de trouver des solutions qui conviennent à tous dans la mesure du possible.
A : Penses-tu que la situation actuelle est viable ? Et jusqu'à quel point ?
P : Pour ma part, j'accepte à peu près la situation et je me dis que si c'est la solution pour éviter des conséquences dramatiques, je suis prêt à m'y accommoder. Mais d'un autre côté, je pense à mon patron, à tous les restaurateurs et aux propriétaires de bars et de discothèques, j'imagine que pour eux c'est vraiment compliqué et très dur à gérer. Je crains que beaucoup d’entreprises ne soient obligées de fermer.
A : As tu envie de continuer dans cette profession ou la crise t'a-t-elle amené à vouloir changer de secteur d'activité ?
P : Oui, je souhaite continuer à travailler dans ce secteur car j'aime beaucoup mon métier.
Avant le Covid j'avais pour projet de me mettre à mon compte. Maintenant j'ai toujours cette idée en tête mais je me méfie davantage et prendrai surement plus de précautions avant de me lancer.
Très bien Pierre, merci pour tes réponses qui aideront surement les gens à comprendre comment les personnes travaillant dans le secteur de la restauration vivent le Covid.
En espérant que la situation s'améliore dans un futur proche !
Anais A