Balance ton partenaire : Les violences conjugales
Chers lecteurs !
Aujourd'hui, je vous propose un article sur un thème qui me tient particulièrement à cœur, dont on parle de plus en plus mais qui reste encore un sujet trop tabou et qui se déroule souvent dans le secret car dans l'intimité d'un couple, laissant la majeure partie du temps la famille, les amis, les collègues ou encore les voisins dans l'ignorance. C'est à l'abri des regards que prennent racine ces violences qui s'installent dans le temps, partant de simples mots malveillants ou rabaissants, aux coups et dans le pire des cas, allant jusqu'à la mort.
Qu'est ce que la violence conjugale ?
Les violences dans les relations intimes sont un ensemble de comportements, d’actes, d’attitudes, de l’un des partenaires ou ex-partenaires qui visent à contrôler et à dominer l’autre. Elles comprennent les agressions, les menaces ou les contraintes verbales, physiques, sexuelles, économiques, répétées ou amenées à se répéter, portant atteinte à l’intégrité de l’autre et même à son intégration socioprofessionnelle. Ces violences affectent aussi l’entourage de la victime et de l’agresseur, notamment les autres membres de la famille, dont les enfants. (Définition des violences conjugales adoptée en 2006 par les ministres fédéraux, communautaires et régionaux de Belgique)
Bien souvent, ce sont les hommes qui sont bourreaux et les femmes victimes, dans environ 75% des cas.
Les violences conjugales ne sont pas plus présentes selon le milieu social ou le niveau d'instruction, c'est à dire que le fait d'avoir fait des études ou non n'a aucun lien avec le fait d'être violent, elles se constatent aussi bien chez les riches que chez les pauvres. Elles se produisent aussi bien au sein des couples mariés que non mariés, dans toutes les orientations sexuelles (hétérosexuelles comme homosexuelles), aussi, elles peuvent avoir lieu même si le couple n'est pas en ménage ensemble.
Nous avons vu précédemment que les violences conjugales englobent à la fois les violences psychologiques et verbales, qui peuvent se manifester de différentes manières selon les individus :
Violence physique : correspond aux actes suivants : battre, brûler, porter tous types de coups, mordre, mutiler, utiliser des armes ou des objets avec l'intention de provoquer de la douleur ou des blessures chez l'autre.
Violence sexuelle : se caractérise par tous les actes sexuels commis avec l'utilisation de la violence à savoir, contrainte, menace ou surprise.
Utilisation des enfants (chantage émotionnel, violences physiques ou verbales sur un enfant devant l’autre parent, prise en otage, etc.)
Utilisation de la violence envers des animaux ou des objets toujours dans le but de faire souffrir l'autre
Contrôle excessif, emprise. (contrôle financier, isolement social, séquestration...)
Suicide ou menaces de suicide
Meurtre, tentative de meurtre ou menaces de mort
Homicides au sein des couples de 2012 à 2016

En 2020, quatre-vingt dix femmes et 16 hommes ont été tués par leur partenaire.
Vision d'ensemble sur l'Europe

On remarque que dans la majorité des pays européens, plus de 20% de la population féminine de plus de 15 ans a déjà fait face à des violences conjugales, qu'elles aient été physiques ou sexuelles. Il s'agit d'un chiffre alarmant qui signifie que si une femme ne l'a pas vécu elle-même, elle a forcément des personnes de son entourage qui l'ont subi. Cette affirmation est également vraie pour chaque homme européen.
Comment lutter contre les violences conjugales ?
Il est souvent très délicat de remarquer une situation de violence conjugale, car comme je le disais en début d'article, ces agissements se font lorsque la porte est fermée à clé. Et dans la majeure partie des cas, les bourreaux menacent leurs victimes qui ne voient pas d'autres possibilités que de cacher leurs blessures. A cela, s'ajoute la culpabilité inversée, à savoir, la victime qui est souvent sous emprise en arrive à croire que ce que le partenaire violent lui lance à la figure est vrai et qu'elle mérite un tel traitement, même si la douleur qui lui est infligée est insoutenable. D'autres facteurs peuvent également expliquer le mutisme des victimes, comme l'isolement social, le manque de moyens financiers, des enfants en commun, la honte.. Ou parfois même, la peur de mourir si elles échappent à leur persécuteur.
Ces phénomènes, rendent plus difficile le décèlement de ces situations, il s'agit donc que tout un chacun soit vigilant à certains signes qui ne trompent pas. On peut dans un premier temps, poser certaines questions à une victime supposée, être à l'écoute pour qu'elle puisse peut-être commencer à se livrer, ensuite on peut lui recommander des associations ou numéros de manière subtile vers qui se retourner. Parfois cela se passe dans le voisinage, si vous entendez régulièrement des cris, des bruits sourds ou encore des pleurs de l'autre côté du mur, n'hésitez pas à vous assurer de la nature de la dispute en tendant l'oreille puis, si cela perdure, appelez la police.
Les médecins ont également un rôle très important à jouer dans ces cas-là, ce sont les plus a même de repérer les différentes blessures provoquées par les violences.
Les associations auprès desquelles se rapprocher
Dans le département de la Haute-Garonne, huit associations sont dédiées aux violences conjugales, elles peuvent vous apporter des conseils et vous aider dans vos démarches que vous soyez témoin ou victime.
Liste des associations : APIAF, CIDFF31, Du côté des femmes, Femmes de papier, ACCJSE, Une autre femme, Olympe de Gouges et France Victimes 31.
Au niveau national :
La FNSF, FN CIDFF, CFCV, MFPF, Femmes solidaires, GAMS, Voix de Femmes, AVFT, France Victimes, FNACAV.
Les numéros importants
Violences Femmes info – 3919 (appels gratuits), ouvert 7j/7 et 24h/24.
Numéro d'Aide aux victimes – 116 006 (appels gratuits) ou 01-80-52-33-76 (tarification normale)
Par email : victimes@france-victimes.fr
Anaïs A